jeudi 23 novembre 2017

Prologue ...

... Si à 57 ans t'as pas un trimaran, t'as raté ta vie ...

Avouez que cette formule a un peu plus d'allure que celle de la Rolex à 50 ans, inventée par un publicitaire has-been !
Hé bien, faut croire que j'ai pas raté ma vie alors ...
Mais pour expliquer tout cela, un petit retour en arrière est indispensable.


Hiva Oa en juillet 1993

Notre premier bateau s'appelait Hiva Oa : c'était un magnifique Sun Fizz, un monocoque de 12 mètres, un "3 cabines" avec pont teck que nous étions allés acheter en Belgique. C'était en 1993, en juin 1993. Notre voilier c'était notre maison, on vivait dessus toute l'année avec nos deux filles (5 ans et 2 ans lors de l'achat du bateau), au port des Roches de Condrieu, sur le Rhône, et de début juillet à fin août on s'offrait deux mois de croisière en Méditerranée.
Cette vie de "romanichels fluvio-maritimes" a duré trois ans, le temps nécessaire pour remplir la caisse de bord et préparer Hiva Oa à la grande aventure de l'année sabbatique, de juillet 1996 à juin 1997, année pendant laquelle nous avons réalisé un tour de l'Atlantique, passant par Gibraltar, Madère, les Canaries, le Cap Vert et les Antilles avant un retour mouvementé par les Açores.
Retour en France, retour au travail, mais avec dans un petit coin de la tête la certitude de repartir un jour ...
En route vers Madère


Cette certitude s'est concrétisée 7 ans plus tard ! 
Après une opération du dos et une rééducation pas facile, fin mai 2004 je me sens moins faible, j'arrive à marcher plus de 5 minutes sans être essoufflé, c'est le printemps, le soleil est là et le moral remonte en flèche. Un soir je regarde Nadiège et je lui dis : 
- T'as pas envie de repartir ? Si on vendait la maison ? On se reprend une année de dispo et on se barre avec les enfants !
- Chiche !
Un mois plus tard la maison était en vente, notre disponibilité acceptée par l'inspection académique, et je filais en Turquie pour voir le bateau qu'on allait acheter.
Cette fois un voilier de 12m c'était trop juste, on avait quatre enfants, la plus grande, 17 ans, entrait en terminale, et la plus petite, un an et demi, marchait depuis quelques mois seulement. Pour loger tout ce petit monde, j'avais repéré à Marmaris un Gibsea Master 48, 14m50, quatre cabines dont deux avec couchettes superposées, l'idéal pour une famille nombreuse. Et mi-juillet Nadiège et les enfants me rejoignaient sur Hiva Oa (car on l'avait nommé Hiva Oa, lui aussi) et on appareillait pour une nouvelle année sabbatique.
Expérience très différente de la première, avec quelques soucis, sur le bateau d'abord qu'on n'avait pas eu le temps de préparer convenablement, qui manquait d'autonomie électrique et dont le pilote automatique nous laissa tomber à plusieurs reprises ; avec notre fille aînée, Cloé, qui nous quitta fin décembre à Las Palmas aux Canaries, pour rentrer finir sa terminale en France car elle angoissait de n'être pas à la hauteur pour passer son bac. Et quelques ennuis financiers également, car la maison ne se vendait pas, et notre compte bancaire se vidait de manière inquiétante.
Ces problèmes financiers nous menèrent à Dakar, au Sénégal, où l'on m'avait dit que je pourrais trouver à "bricoler" pour faire bouillir la marmite ... Et c'est ainsi que nous sommes devenus contrebandiers ! Oh, pas de drogue, pas d'armes ni de clandestins, simplement des djembés, batiks et autres objets artisanaux africains que nous transportions "hors douane" de Dakar jusqu'aux îles du Cap Vert !
Cette activité nous a permis de vivre confortablement cette année sabbatique tout en exaltant mes rêves d'aventures à la Henry de Monfreid ... Toutes proportions gardées bien entendu !
À notre retour en France à l'été 2005, nous n'avons pas évoqué immédiatement un nouveau départ, conscients qu'il faudrait cette fois plus de temps  pour que les conditions propices à une nouvelle aventure soient réunies ... Mais nous savions tous les deux que nous repartirions !

Sur la plage à Dakar

Jour de régate en baie de Hann (Sénégal)




1 commentaire:

  1. C’est marrant comme le monde est petit, j’ai remis la main sur un vieux journal de bord… début juin 1997, je quittais la Floride à bord de mon Rêve d’Antilles direction les Acores ! Arrivé le 29 juin sur l’ile de Faial, on s’est peut être croisé chez Peter !

    http://www.ledormeur.net/passager2.jpg

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